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Apprendre l’anglais autrement

Jennifer Henry et Haude Théoden-Palanque, professeures d’anglais au DLLC, ont obtenu un financement STEP en 2018 pour mener à bien un projet de semestre en autonomie à destination des étudiants en deuxième année de licence au collège Sciences et technologies. Aujourd’hui, elles reviennent sur les principales étapes de ce projet.

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Quelle est la genèse de ce projet ?

En 2017, les cours d’anglais habituellement dispensés aux quelques 800 étudiants en deuxième année de licence au collège Sciences et Technologies ont dû être annulés par manque de moyens techniques et humains. Cette expérience, dommageable aussi bien pour les étudiants que pour l’équipe enseignante, nous a amenée à réfléchir à une solution alternative. C’est ainsi qu’est née l’idée de créer un semestre en autonomie, ou plutôt hybride, entièrement basé sur la compréhension orale.

Pouvez-vous nous présenter votre projet pédagogique ?

En imaginant le projet L2SEA, nous nous sommes questionnées sur les compétences qu’un étudiant devait obtenir à la fin de son cursus. Nous avons défini que l’objectif principal pour un étudiant en deuxième année de licence est d’être en capacité de s’exprimer correctement en anglais sur des sujets d’actualité scientifique.

En réponse à cet objectif pédagogique, nous avons choisi de déposer sur Moodle 10 vidéos didactisées. Ces vidéos, triées sur le volet, ont été soumises à l’avis des équipes pédagogiques pour coller au mieux aux profils et centres d’intérêt des étudiants. Nous avons également fait le choix de sélectionner des supports authentiques afin de confronter les étudiants à la diversité des accents et à une vitesse d’élocution réelle. Dans les faits, les vidéos proposées peuvent traiter de robotique, de voiture autonome ou encore d’océanographie.

En parallèle, nous proposons aux étudiants des ateliers d’expression orale qui complètent les apports des vidéos et donnent aux étudiants l'opportunité de s'exprimer autour de ces thèmes en utilisant le vocabulaire et les connaissances tirés des supports.

A l’issue du semestre, les étudiants sont évalués à travers un oral final de quelques minutes basé sur l’un des sujets.

Si ce module de formation est accessible à tous les étudiants en deuxième année de licence du collège ST, à travers des contenus adaptés à chaque spécialité (Sciences de la vie, MIASHS et Sciences et technologies hors SDV), il pourrait tout à fait être transférable à d’autres collèges. En tous cas, rien ne l’empêche.

Comment ce module de formation est-il perçu par vos étudiants ?

De manière assez unanime, le contenu des vidéos a beaucoup plu aux étudiants dès le début. Ils ont trouvé les sujets variés, intéressants et stimulants. Concernant le format à distance, nous avons eu quelques réticences au tout départ sur l’absence de relations humaines avec les enseignants. Mais elles se sont très vite estompées.

L’évaluation de cet enseignement, que nous soumettons chaque année aux étudiants, nous permet d’avoir une vision assez claire de leurs attentes et d’ajuster le contenu de la formation si besoin.

Un conseil à donner ?

En tout premier lieu : ne pas sous-estimer le nombre d’heures nécessaires pour mener à bien un tel projet et se former aux outils numériques qui seront utilisés.

Ensuite, il est important de se fixer des objectifs très clairs et de rester simple dans le développement des projets et formats en essayant de répondre au mieux aux problématiques réelles des étudiants.

Enfin, il ne faut pas oublier que c’est toute une équipe pédagogique qui est mobilisée derrière et qu’il est important de s’assurer de leur adhésion avant toute chose.