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Celles qui font l’Open Lab

Anna Barry et Léa Beaumatin sont toutes deux ingénieures d’études au sein de l’Open Lab In’Pact qui mesure et évalue l’impact des transformations pédagogiques. Dans cet article, elles décryptent leurs missions, leurs projets à venir, le rôle et les spécificités de ce dispositif original.

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Pouvez-vous nous expliquer vos rôles et missions respectives ?

Anna : Ma première mission est d’assurer la gestion et l’activité de la revue Études & Pédagogies, une revue interface gratuite consacrée à la pédagogie de l’enseignement supérieur. Je m’occupe aussi bien du contact avec les auteurs, des liens avec les comités de lecture et de rédaction, du travail technique du back et du front-office… bref, toutes les étapes du flux éditorial des articles : en commençant par l’accompagnement des auteurs dans l’écriture et la soumission, jusqu’à la publication en ligne de leur article. Je participe aussi à l’animation du réseau recherche NCU (Nouveaux Cursus à l’Université) en organisant des rencontres scientifiques de type webinaires sur des sujets en lien avec la transformation pédagogique.

Léa : En ce qui me concerne, je travaille essentiellement sur le volet suivi des expérimentations de l’Open Lab. Cela revient à mettre en place des études, des travaux de recherches sur les projets de transformations pédagogiques qui sont en train de se mettre en place à l’université de Bordeaux. L’objectif de ces études c’est de produire des connaissances sur ces projets pour diffuser à la communauté scientifique les obstacles et leviers que l’on peut rencontrer quand on se lance dans un projet de transformation. Et toujours dans cet objectif, je fais de la veille scientifique et des rédactions de notes de synthèse sur des sujets en lien avec la transformation de l’enseignement supérieur, comme par exemple l’hybridation.

Quelle est votre "feuille de route" ?

Anna : Maintenant que la revue a ouvert ses portes, l’objectif est de déployer le dispositif et de trouver notre rythme de croisière : de nouvelles publications sont à venir avant l’été, notamment avec des auteurs externes à l’université de Bordeaux ! On voit que la revue commence à se faire connaître, l’idée est d’étendre le réseau pour trouver des contributeurs d’horizons variés, voire internationaux. Nos comités sont aussi en train de s’élargir à d’autres institutions. Concernant le réseau NCU, on projette de présenter les résultats des premiers échanges de notre groupe de travail à l’automne lors d’une rencontre organisée par l’université de Rennes.

Léa : Actuellement, j’ai deux enquêtes qui vont chacune se déployer sur un an : le projet DEMAIn, qui est une refonte de la licence de sociologie, et le projet CPES qui est la création d’une licence pluridisciplinaire. Durant cette année, j’alternerai des temps d’étude du terrain, avec des temps d’analyse de mes données, pour à la fin présenter une sorte de vadémécum de mes conclusions de recherche. A ça pourront se rajouter d’autres enquêtes, notamment en collaboration avec le pôle PASS qui fait actuellement une étude sur les premières années de licence sortants de l’université de Bordeaux. Et enfin, je peux être amenée à faire de la veille scientifique sur d’autres sujets en fonction des thématiques qui émergeront du terrain.

Selon vous, qu’est-ce qui fait de l'Open Lab un outil de pilotage de la transformation de l'offre de formation ?

Anna : Littéralement, l’Open Lab n’est pas un dispositif de pilotage. En revanche, les connaissances qu’il produit peuvent servir à éclairer les décisions prises. Nous ne nous plaçons dans une posture prescriptive, mais on tente d’apporter un regard extérieur qui essaie de comprendre et d’expliquer ce qui se joue dans cette transformation de l’enseignement supérieur.

Léa : C’est ça. Nous ne sommes pas là pour guider, évaluer, ou juger, mais pour rendre compte. On se positionne un peu comme des témoins de la transformation.

Anna : L’Open Lab fait vraiment le pari de la force générée par le partage d’idées. Nos missions permettent d’ouvrir un espace de réflexion, de soumettre des questions à la discussion, dans un esprit d’échange de pratiques et de fédération d’une communauté au sens large.

Selon vous, quelles sont les spécificités de l'Open Lab ?

Anna : Nous avons rencontré des collègues d’autres universités, par exemple ceux de l’Observatoire de la Transformation Pédagogique de Montpellier, qui font un travail qui présente des similitudes. Mais je crois que l’Open Lab tire sa richesse et sa spécificité de la mise en synergie de méthodologies métissées mais aussi d’acteurs variés, que ce soit bien sûr les enseignants, les chercheurs, les ingénieurs pédagogiques, les ingénieurs de formation, le personnel de soutien, sans oublier les étudiants dont la réussite reste le cœur de nos préoccupations.

Léa : Au niveau des enquêtes, il est assez rare d’étudier un projet dès sa conception et tout au long de sa mise en place, et pas seulement d’en mesurer les effets au moment du bilan. Cette méthodologie in situ me semble une particularité intéressante de notre travail, ça permet d’étudier leurs manières de résoudre des problèmes, de discuter avec les équipes en temps réel de ce qu’ils vivent, et d’échanger sur la transformation et ses effets. Tout est négocié avec les acteurs du projet pour que notre travail les aide aussi dans leurs réflexions.