Véronique Arsac, aujourd'hui en charge du master Évaluation et optimisation de la performance sportive (EOPS) au sein de la faculté des STAPS, a joué un rôle central dans l’introduction de ces conseils au collège sciences de l’Homme (SH). Dès 2017, en s'appuyant sur la note de cadrage éditée par l’établissement, elle a cherché à intégrer davantage les retours qualitatifs des étudiants, jugés nécessaires pour un suivi plus approfondi des enseignements.
Les évaluations des enseignements, c'est très bien, mais ça ne suffit pas. Le conseil de perfectionnement devait devenir un lieu de dialogue constructif, non seulement pour parler du contenu des cours, mais aussi pour réfléchir à leur forme, à l'articulation avec le terrain, et aux compétences acquises par les étudiants.
Le cas du master EOPS
Au sein du master EOPS, les conseils de perfectionnement ne se limitent pas aux discussions académiques. Les alumni sont invités à partager leur expérience, et les structures encadrant les stages sont également consultées pour donner leur avis sur les compétences professionnelles acquises. Lorsque les retours sont positifs, ils servent à renforcer les points forts de la formation. Lorsque des remarques émergent, l’équipe pédagogique s’attache à y réfléchir afin de faire évoluer la formation en les intégrant.
Concrètement, après chaque conseil de perfectionnement, un compte-rendu détaillé est rédigé, puis partagé avec tous les membres concernés. Véronique Arsac a également introduit au sein du Collège SH, une fiche de synthèse dont l’objectif est de résumer de manière concise les points forts, les axes d’amélioration et les pistes à suivre. Ce travail méthodique permet de faire remonter les informations jusqu’aux unités de formation puis aux collèges et instituts, et d’assurer une cohérence avec les feuilles de route des formations et le travail engagé pour l’amélioration continue de l’offre de formation.
Au sein du master EOPS 2e année, les étudiants ont cours jusqu'en décembre, avant de partir en stage. Le conseil se réunit alors en janvier, ce qui offre à l’équipe pédagogique suffisamment de temps pour discuter des remarques et propositions d’améliorations proposées en conseil de perfectionnement pour un ajustement l’année suivante. "Plus le conseil se tient tôt dans l’année, plus on a le temps de prendre en compte et d’appliquer les recommandations", souligne Véronique Arsac. « Ceci est moins simple en Master 1 voire en Licence car les conseils se tiennent plus tard dans l’année et l’offre de formation se doit d’être calée largement en amont de la rentrée. »
L'impact positif des conseils de perfectionnement sur les pratiques pédagogiques
Malgré le temps que ces réunions exigent, elles sont jugées très utiles par les enseignants et les équipes pédagogiques, qui y voient une opportunité d’affiner leurs pratiques. Pour les professionnels, elles constituent également un moment privilégié pour mieux comprendre ce qui est fait à l’université et « mieux appréhender le transfert des compétences acquises dans le cadre universitaire aux contraintes et besoins du terrain professionnel ». Enfin, les étudiants, qui sont directement intégrés dans le processus, se sentent écoutés et apprécient que leurs propositions soient prises en compte.
L’intérêt pour ces conseils est d’autant plus marqué qu’à l’échelle de l’établissement* :
- 86 % des responsables de mention déclarent que les discussions en conseil de perfectionnement conduisent à des modifications des formations
- 80 % affirment s'appuyer sur les résultats des évaluations des enseignements pour alimenter les débats lors des conseils.
- 71 % déclarent que les évolutions prévues dans les feuilles de route (FDR) sont discutées lors des conseils de perfectionnement
- 47 % indiquent que ces échanges entraînent des modifications directes des feuilles de route de mention.
Ces instances deviennent ainsi des moteurs d'amélioration, non seulement sur le plan pédagogique, mais aussi pour assurer la cohérence des formations avec les réalités du terrain. Avec des conseils en moyenne composés de 17 membres, dont 5 issus du monde socio-professionnel et 3 étudiants, chaque voix compte pour faire avancer les choses.
Désormais, le défi reste d’aligner totalement les deux processus, comme l’explique Véronique Arsac : « Il reste encore du travail pour que les conseils de perfectionnement et les feuilles de route soient mieux corrélés, mais nous avançons dans la bonne direction. »