Master EMN Online, une formation internationale co-accréditée

Le point avec Marc Landry, professeur à l’université de Bordeaux et responsable pédagogique du master EMN Online.

Pouvez-vous nous parler des récentes transformation du programme EMN Online ?

Les récentes transformations du programme EMN Online ont été le fruit d'une réflexion approfondie et d'une collaboration étroite entre plusieurs institutions partenaires. Avec les universités d’Aix-Marseille, de Nice-Côte d’Azur (en 2024) et Strasbourg (en 2025), nous avons fait le choix de proposer un parcours de master co-accrédité qui officialise les relations que nous entretenons depuis de nombreuses années. 
Concrètement, cela implique que nos quatre institutions délivreront conjointement un diplôme. Pour les étudiants, ils peuvent être inscrits dans n'importe quelle université française partenaire tout en obtenant un seul et même diplôme reconnu par chacune d’entre nous. Le choix de cette co-accréditation renforce la reconnaissance nationale et internationale du master, la visibilité du programme, la mobilité des étudiants et leur offre des opportunités accrues sur le marché de l'emploi. 
D’autre part, à travers cette co-accréditation, le master se distingue par son statut unique dans le domaine de la formation en ligne. En regroupant des établissements parmi ceux qui possèdent le plus de forces vives en neurosciences en France, il s’affirme comme le seul programme de ce type, appelé à perdurer à l'avenir.
 

Quelles ont été les étapes de mise en œuvre de cette transformation ?

L’autorisation de proposer un programme de formation co-accrédité a nécessité des discussions approfondies entre les administrations pour tenir compte des spécificités locales de chaque établissement. Nous avons longuement échangé avec les équipes pédagogiques des différentes universités, mais aussi au sein de la mention de master de neurosciences de Bordeaux, dirigée par le Prof. Denis Combes.
Comme nos trois universités partenaires étaient évaluées cette année par l’HCERES, il a fallu tenir compte de certaines recommandations. Au cœur de la démarche : la mise en œuvre de l’approche par compétences. Pour tenir compte de cette recommandation, nous avons fait un état des lieux de l’existant, l’avons repensé et augmenté pour proposer une maquette de formation organisée autour d'enseignements de base, approfondis, transverses et professionnels. Désormais, il ne s’agit plus d’une simple juxtaposition de modules mais d’une maquette de formation véritablement pensée autour des compétences à acquérir pour nos étudiants.

Quels sont les bénéfices de cette transformation ?

Cette collaboration a permis l'identification de critères communs entre les établissements, facilitant ainsi la construction d'une formation partagée et cohérente, adaptée aux exigences du marché de l'emploi et aux attentes des étudiants. Cette approche a nécessité une réflexion approfondie sur les éléments essentiels partagés entre les institutions, contribuant à rendre le parcours plus lisible. 
De plus, grâce à la co-accréditation, de nouvelles unités d'enseignement ont été intégrées, bénéficiant de l'expertise de chaque université. Par exemple, Marseille propose une UE optionnelle en régulation du système autonome, Strasbourg propose une UE autour de la biologie des rythmes. De notre côté, nous proposons une UE sur les interactions entre neurosciences et droit.
A mon sens, ce processus de co-accréditation a été captivant. Il nous a contraints à nous concentrer sur les aspects fondamentaux de la formation, à réfléchir sur les critères de sélection et d'évaluation. En travaillant sur ce projet pédagogique, nous avons pu mutualiser l'expertise d'un plus grand nombre de personnes. En recherchant ce qui nous rassemble, nous avons préservé ce qui est essentiel et le plus pertinent.
 

Pourquoi proposer une formation 100% en ligne ?

Ce master attire un grand nombre de candidats internationaux, illustrant son caractère très internationalisé. Sa nature en ligne offre souplesse et flexibilité, ce qui est particulièrement apprécié par les professionnels. De plus, elle permet à certains ressortissants étrangers d'accéder à une formation fondamentale en neurosciences qui n'est pas disponible dans certains pays.
Pour autant, le choix d’une formation à distance n’est pas anodin. Par exemple, la question de l’évaluation est centrale. Avec l'avènement de la formation en ligne, les examens sur table ne sont plus à l’ordre du jour car les étudiants sont amenés à répondre depuis leur domicile, avec un accès illimité à des documents et des ressources en ligne. Nous avons donc opté pour des évaluations plus adaptées, en fournissant des données expérimentales aux étudiants et en leur demandant de les analyser, les interpréter, et les critiquer. Cette méthode, bien que plus complexe à mettre en œuvre, est plus pertinente car elle reflète les compétences pratiques nécessaires dans le domaine des neurosciences. De plus, elle permet d'évaluer la capacité des étudiants à résoudre des problèmes complexes et à proposer des stratégies, plutôt que de simplement restituer des connaissances théoriques.