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Une évaluation élogieuse pour NewDEAL

Pilotée par l’ANR, l’évaluation du projet NewDEAL a récemment fait l’objet d’un rapport d’évaluation à quatre ans rédigé par un jury international. Ce dernier traduit la réussite de sa première phase d’expérimentation. Interview croisée de Pascal Lecroart, vice-président en charge de la formation et de la vie universitaire et Achille Braquelaire, directeur du programme.

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Il y a quelques jours, l'université a reçu le rapport d'évaluation à quatre ans du projet NewDEAL, quelle est votre lecture de ce rapport ?

Pascal Lecroart : Il est assez exceptionnel de pouvoir lire un rapport d’évaluation présentant autant de points positifs. L’établissement se réjouit que le jury international reconnaisse ainsi l’engagement tout à fait remarquable de la communauté à la réalisation des objectifs du projet NewDEAL. Je tiens en ce sens à remercier l’ensemble des collègues enseignants et personnels administratifs qui ont contribué à cette belle réussite. Je tiens également à souligner la rigueur mise en place par la gouvernance du projet pour assurer un pilotage efficace en étroite collaboration avec les directions des collèges de formation. Il s’agit à mon sens d’un élément essentiel de réussite d’un projet de cette envergure.

Achille Braquelaire : En listant pas moins de 28 points forts, il me semble que le jury international souligne et conforte en premier lieu l'approche systémique adoptée par l'université de Bordeaux pour conduire sa transformation pédagogique. Une volonté d’agir conjointement sur la personnalisation des parcours mais aussi des rythmes de progression des étudiants, le développement de nouvelles pratiques pédagogiques, l'accompagnement des enseignants, le système d'information, le pilotage et l'analyse de l'impact de la transformation, la communication interne, etc.

Parmi ces points forts, le rapport relève également le choix d'impliquer les étudiants et de les associer au processus de transformation de l'offre de formation. Sur ce sujet, nous avons culturellement encore beaucoup de retard en France. C'est pourtant essentiel si l'on veut atteindre l'objectif de rendre les étudiants véritablement acteurs de leurs apprentissages et de la construction de leurs parcours, objectif qui est un axe fort du projet stratégique de l'université en matière de formation.

En quoi le projet NewDEAL participe à nourrir la politique de formation de l'établissement ?

Achille Braquelaire : Le projet NewDEAL, dont la préparation remonte à début 2017, a été pensé dès le départ pour mettre en œuvre le volet formation du plan stratégique U25. La phase d'expérimentation a permis de concrétiser et d'opérationnaliser les objectifs initiaux tout en proposant des réponses personnelles et parfois innovantes aux attentes de la loi ORE. On peut par exemple citer l'introduction des parts socle, personnalisation et ouverture pour organiser la flexibilisation des cursus, ou une mise en œuvre des BCC permettant, comme le pointe le jury, de se défaire de la logique d'année pour permettre aux étudiants d'adapter leurs rythmes d'apprentissage. C'est ce travail, conduit collectivement avec les différents acteurs impliqués dans les projets prototypes, qui a nourri l'écriture du cadrage de l'amélioration continue de l'offre et du dossier d'accréditation.

Pascal Lecroart : La première phase du projet NewDEAL, qui a fait l’objet de l’évaluation, a permis des avancées majeures sur l’évolution de notre offre de formation. Elle a permis des transformations qui étaient jugées impossibles jusqu’à présent. Je pense notamment à la personnalisation des parcours étudiants pour des formations à fort effectif. Le projet NewDEAL a permis de faire bouger les lignes. Fort des expérimentations réussies, l’établissement est venu s’appuyer sur le programme pour construire le cadre d’amélioration continue de son offre de formation pour le contrat d’accréditation 2022-2028.

Après une première phase d'expérimentation, le projet NewDEAL entre désormais dans une phase de déploiement. En quoi consiste-elle ?

Achille Braquelaire : Cette seconde phase consiste à accompagner la mise en œuvre de l'amélioration continue de l'offre de formation et le déploiement des feuilles de route des mentions. Il ne s'agit plus, comme dans la phase exploratoire, de construire notre modèle de cursus, mais de le déployer progressivement à l'ensemble de l'offre de formation de licence et master, et même pour une part, de BUT. Dans le cadre de NewDEAL, nous allons nous concentrer particulièrement sur cinq objectifs qui constituent des éléments de transformation déterminants pour l'évolution de l'offre. Les trois premiers concernent l'axe 1 du cadrage de l'offre et ciblent le renforcement de la prise en compte des acquis d’apprentissage et de l’alignement pédagogique, de la personnalisation des parcours et de la personnalisation des progressions des étudiants. Les deux derniers concernent le renforcement du développement des compétences transversales (axe 2) et de l’implication et de l’autonomisation des étudiants (axe 3).

Pascal Lecroart : Le jury international a mis l’accent sur un élément important pour venir alimenter nos réflexions dans la deuxième phase de déploiement du projet. Il s’agit du développement d’outils numériques essentiels à la personnalisation des parcours à l’échelle de l’établissement. Cette réflexion s’inscrit dans le chantier de déploiement de la nouvelle plateforme de formation numérique intégrée et dans celui du remplacement de l’outil actuel Apogée par l’outil national Pégase à partir de 2024. Au regard des résultats obtenus, le jury nous invite fortement à plus peser sur le cahier des charges du nouvel outil pour faire bénéficier l’ensemble des établissements universitaires de notre expérience. Le jury reconnait ainsi le rôle moteur de l’université de Bordeaux à l’échelle nationale. Il s’agit d’être au rendez-vous pour contribuer à anticiper au mieux les besoins de développements d’outils numériques suffisamment agiles.