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3 jours pour favoriser la flexibilité des cursus étudiants - Retour sur le séminaire NCU

Du 12 au 14 mars 2025, un séminaire national consacré à la flexibilisation des cursus étudiants s’est tenu à Bordeaux, avec pour ambition de mieux accompagner la transformation des parcours universitaires et de mieux répondre à la diversité des publics.

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Porté par l’université de Bordeaux et Nantes Université, en collaboration avec l’Université Laval (Québec), cet événement s’inscrivait dans le cadre des projets Nouveaux Cursus à l’Université (NCU) NewDEAL et NeptUNe. Il a rassemblé 120 participants issus d’une vingtaine d’établissements engagés dans des projets NCU ou d’autres projets PIA, représentant une diversité de missions et fonctions : pilotage, accompagnement des enseignants, accompagnement des étudiants, scolarité, développement d'outils, etc.

En présence de représentants de l’ANR, financeur des projets NCU, et de la DGESIP, les participants se sont engagés dans des échanges autour de leurs pratiques et une réflexion collective portée sur les avancées et ce qui reste à résoudre pour un passage à l’échelle.

J’ai eu la chance de naviguer et passer du temps au sein de tous les ateliers. Le niveau de maturité des réflexions m’a véritablement impressionné et démontre que les projets NCU se sont pleinement approprié le sujet « difficile » de la flexibilisation.
Le concept de départ est simple : comment permettre aux étudiantes et étudiants d’obtenir le même diplôme au sein d’une promotion en bénéficiant d’un parcours différent, car flexible. 
Le point qui m’a le plus marqué concerne la question de « l’acceptabilité sociale » de la flexibilisation : les étudiants sont-ils prêts à assumer un parcours non linéaire ? Les futurs employeurs sont-ils eux-mêmes suffisamment flexibles pour comprendre que l’acquis de 180 ECTS peut prendre plusieurs années au-delà des 3 ans « classiques » d’une licence ? Les responsables de master intègrent-ils cette donnée au moment de recruter les diplômés de licence ? Enfin, l’acceptabilité sociale doit également considérer la vision des parents qui peuvent parfois avoir des difficultés à accepter que la flexibilisation allonge la durée d’études, même si elle est aux bénéfices de leurs enfants. 

Sébastien Chevalier
Chef du service de la coordination des stratégies de l’enseignement supérieur et de la recherche, DGESIP/DGRI

Au sein des ateliers, les participants investis ont par exemple relevé la nécessité d’un accompagnement pluri-acteurs dans la personnalisation des parcours étudiants, mais aussi l’importance de l’adaptation des outils existants. La clarté et la lisibilité de l’offre de formation apparaissent comme essentielles pour guider les choix et valoriser les acquis d’apprentissage. Enfin, la progression individualisée des étudiants sous-entend de fait de s’affranchir d’une logique annuelle des formations.

L’action NCU financée par le SGPI et suivie par l’ANR est ambitieuse quant à son but, améliorer la réussite en premier cycle, diversifier les parcours, et quant à sa durée de 10 ans, qui permet d’expérimenter, d’analyser les effets, de corriger les dispositifs si besoin. Il s’agit donc d’un véritable laboratoire pour tester des dispositifs innovants. Les nombreuses propositions présentées lors du séminaire par les différents projets ont toutes leur légitimité et ont permis de découvrir des formes variées de flexibilisation des cursus. A la fin du financement ANR, il est probable que seules les plus plébiscitées par les étudiants et les plus efficaces pourront persister.
Le travail fait par le réseau des NCU en organisant ce type de rencontres est à cet égard essentiel car il permet des échanges fructueux, que l’ANR regarde avec intérêt, et qui pourront probablement inspirer les établissements qui ne bénéficient pas de projet NCU.
 

Philippe Lalle
Responsable d'actions France 2030 à l'Agence nationale de la recherche

Le séminaire a mis en lumière plusieurs orientations clés pour accompagner durablement la transformation de l’enseignement supérieur.

En premier lieu, une approche centrée sur l’étudiant s’impose comme un principe fondamental : les étudiants doivent être reconnus comme acteurs à part entière de leur parcours, impliqués dans la conception et l’évolution des cursus. 
Cette transformation appelle également un renforcement de la collaboration entre établissements, et selon des expertises croisées (pilotage, enseignement et pédagogie, accompagnement, scolarité, etc.). Elle questionne la complexité des architectures de cursus, avec l’enjeu d’une meilleure lisibilité pour les étudiants. 
Pour parvenir à cibler au mieux les besoins des publics, un diagnostic des profils étudiants apparaît comme une condition préalable à une véritable personnalisation des parcours.
Enfin, les échanges ont souligné le rôle essentiel que peut jouer la recherche en appui à la transformation pédagogique, en contribuant à objectiver les enjeux, mesurer les effets des dispositifs mis en œuvre, et nourrir la réflexion stratégique des établissements.


Ces trois journées de travail ont jeté les bases d’un guide de pratiques et de recommandations, que le comité d’organisation, en collaboration avec l’Université Côte d’Azur et l’Université de Rennes 2 construiront à partir des échanges de ces trois jours. Ce guide, qui sera finalisé avant l’automne pour être mis à disposition de l’ensemble de la communauté universitaire, proposera un cadre opérationnel pour accompagner la mise en œuvre de cursus plus flexibles et adaptés.
 

En savoir +

Retrouvez toutes les présentations, les dispositifs partagés en ateliers et leur restitution sur la page dédiée du séminaire « Flexibilisation des cursus étudiants ».

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