Intégrer les transitions au cœur de la mission de formation de l’université de Bordeaux est une volonté partagée. Dans quel contexte s’inscrit cette stratégie ?
« Former les étudiants aux transitions environnementales et sociétales est un enjeu central pour l’université de Bordeaux. C’est un véritable engagement de l’établissement inscrit depuis plusieurs années à la fois dans notre plan stratégique, dans la feuille de route des transitions mais aussi dans le cadrage de l’offre de formation. Plus récemment, à travers les feuilles de route de mention, les enseignants ont pu partager leur intention d’intégrer les enjeux sociétaux à l’échelle de chaque mention et ont décliné une proposition de déploiement à moyen terme.
Lorsque la nouvelle équipe politique s’est installée, nous nous sommes saisis de la mise en œuvre concrète de ces premiers engagements en nous appuyant sur des rapports produits à l’échelle locale, nationale voire internationale.
En octobre, Sylvie Retailleau, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, est venue préciser les éléments de mise en œuvre de ce chantier au niveau national lors d’un séminaire organisé dans nos locaux. L’une des annonces phares vise à « mettre en place, dans l’ensemble de nos formations de premier cycle et au plus tard en 2025, un socle de compétence global, transversal et pluridisciplinaire sur le sujet pour tous les étudiants ».
Pour l’université de Bordeaux, il n’y a pas de rupture, c’est une confirmation de notre engagement et le cadrage d’une dynamique déjà lancée. »
Tous les étudiants et étudiantes de l’université sont formés au cours de leur parcours aux concepts et compétences liés aux transitions environnementales et sociétales : de l’initiation à la certification.
Quelles ont été les premières actions menées par l’université de Bordeaux ?
« En janvier 2022, Vincent Robin et Denis Dessagne, enseignants de l’INSPE, ont bénéficié d’un congé pour projets pédagogiques dédié à l’intégration des transitions dans l’offre de formation. Ils ont produit un état des lieux de l’existant et ont remis un rapport qui a permis d’identifier les leviers sur lesquels l’université peut agir, nos points forts, nos faiblesses, les principaux freins à l’intégration de ces enjeux dans notre offre de formation.
Ces premiers travaux nous ont servi de base pour monter un premier groupe de travail transversal formé de 35 enseignants et personnels administratifs issus de tous horizons et composantes. Animé par Anne Coubray, chargée des transitions recherche, innovation et formation au sein du nouvel institut des transitions, le groupe de travail a élaboré un cahier des charges. Cette production collective donne des indications concrètes sur les différentes approches à appliquer pour réussir cette transformation et sur le positionnement de ces thématiques dans notre offre de formation.
A l’échelle nationale, et pour permettre aux établissements de mettre en œuvre les directives annoncées en octobre, le ministère organise en ce moment même des ateliers sur trois thématiques spécifiques : « les attendus et compétences », « la mise en œuvre d’une plateforme de ressources nationale » et « la reconnaissance de l’engagement et la participation des étudiants ». Une synthèse de ces ateliers est attendue dans les prochains jours et devrait permettre la rédaction d’un plan d'action national. »
Quelles sont les prochaines étapes de ce chantier ?
« Nous nous appuierons sur les travaux menés par le groupe de travail, sur la commande du ministère et sur la synthèse des ateliers nationaux pour mettre en place un plan d’actions dès la rentrée 2024.
Si tout n’est pas encore acté, nous avons déjà identifié trois principaux axes de travail :
- répondre à la demande du ministère en proposant un contenu de formation transversal et pluridisciplinaire pour tous les étudiants de premier cycle ;
- mobiliser la communauté enseignante de sorte à faire évoluer les contenus de formation disciplinaires ;
- identifier les nouveaux métiers et compétences liés aux évolutions de notre société.
Parallèlement, la question de la formation des enseignants aux enjeux de transitions est une clé essentielle pour la réussite de nos objectifs.
Nous aspirons à ce que toute demande d’un enseignant qui souhaiterait transformer ses pratiques puisse être prise en charge et accompagnée. Pour cela, le recrutement d’un ingénieur pédagogique dédié à cette thématique est en cours. »