Envoyée à 5053 enseignants-chercheurs, enseignants et chargés d’enseignement au sein de l’université de Bordeaux, l’enquête élaborée par les enseignants et enseignantes porteurs du chantier d’intégration des enjeux des transitions dans la formation a obtenu, un mois plus tard, 584 réponses, soit un peu plus de 10%. Elle permet avant tout de constater, sur cet échantillon, que de nombreux enseignements sont déjà dispensés dans toutes les disciplines présentes à l’université, du changement climatique et des ressources naturelles aux transitions dans l’histoire des sciences et des sociétés et à la transition juste, les enseignements abordent l’ensemble des thématiques relatives à ces enjeux. 

Parmi les répondants, 42% souhaitent intégrer les enjeux des transitions, ou augmenter leur place, dans leur enseignement. Si 34% déclarent ne pas aborder ces enjeux pour l’instant, un tiers se dit volontaire pour le faire à l’avenir. Tandis que celles et ceux qui les abordent déjà le font à travers des exemples ou études de cas, rapports de stage, projets (28% des répondants), dans une partie de cours spécifique (24%), dans des enseignements entièrement dédiés à ces enjeux (18%), ou sous d’autres formes (13%).

Des thématiques extrêmement variées

Dans le détail, on constate que : 292 enseignements traitent du « changement climatique, atténuation, adaptation, maladaptation », 249 des « ressources naturelles, modèles de production et de consommation durables, analyse du cycle de vie », 233 de « développement durable, solidarité internationale, responsabilité sociétale et environnementale (RSE), environnement et géopolitique/droit/économie… », 219 de « transition juste, équité sociale, égalité des droits, luttes contre les discriminations, égalité entre les femmes et les hommes, répartition des richesses », 171 de « santé et environnement, agriculture et alimentation durables, accès au soin », 147 de « biodiversité, préservation, restauration », 83 de l’« histoire des sciences et des sociétés, récits, imaginaires et controverses en anthropocène ». 

115 répondants se déclarent volontaires pour enseigner les futurs modules obligatoires aux étudiants de premier cycle ; presqu’autant (110) pour participer activement à leur élaboration. 274 autres ne savent pas encore s’ils souhaiteraient s’impliquer, ou attendent des précisions pour se prononcer. 31% des répondants déclarent posséder une expertise académique sur les enjeux des transitions et un tiers d’entre eux sont volontaires pour participer à la conception ou à l’enseignement des modules.

Se former pour mieux former

Autre conclusion de l’enquête : 29% des répondants déclarent avoir des besoins en formation sur les enjeux des transitions. Parmi elles et eux, 40% traitent déjà des transitions mais « sous d’autres formes que des enseignements, parties de cours dédiées ou exemples et études de cas ».

Après l’adoption par le conseil scientifique d’un premier scénario pédagogique co-construit, la prochaine étape consistera en sa présentation, à la rentrée, au sein de chaque composante de l’université de Bordeaux. Parallèlement est déjà lancé un inventaire des ressources propres à alimenter ces futurs contenus, auquel tout enseignant est invité à contribuer. Un guide d’appropriation sera également élaboré. Chaque collège et institut de formation aura à cœur le bon déploiement, en 2025 ou 2026 en fonction des composantes, de ces nouveaux modules de formation, en impliquant comme il se doit les responsables de mention et les services de scolarité.