En quoi consiste le processus d'évaluation des enseignements par les étudiants ?
ADD : L’évaluation des enseignements par les étudiants est une obligation stipulée dans un arrêté du 22 janvier 2014 fixant le cadre national des formations conduisant à la délivrance des diplômes de licence, licences professionnelle et master. Celui-ci indique que les établissements doivent mettre en place un dispositif d'évaluation des enseignements par les étudiants dans un objectif d'amélioration continue de la qualité des formations.
Alors que c’est un usage qui est rentré dans les mœurs depuis longtemps dans les pays Anglo saxons, il a fait longtemps l’objet de débats en France où la pratique peine à devenir systématique malgré une injonction de plus en plus forte qui se traduit notamment par sa prise en compte dans l’évaluation des formations par l’HCERES.
Ce processus vise à recueillir l'avis des étudiants sur la qualité des enseignements (et non sur celle des enseignants) et sur l’expérience éducative globale (environnement de travail, organisation pédagogique) au moyen d’échanges et/ou de questionnaires réguliers ; il est très fortement recommandé qu’il soit piloté et consolidé à l’échelle de chaque mention.
Quels sont les enjeux de cette pratique et pourquoi est-elle importante ?
ADD : L’évaluation des enseignements par les étudiants est une composante essentielle de l’amélioration continue de l’offre de formation et à ce titre une priorité pour notre établissement. Cette pratique, indispensable pour améliorer la qualité du contenu et des pratiques pédagogiques de chaque unité d’enseignement, contribue également à apporter plus de cohérence à l’échelle d’une mention.
Couplé aux conseils de perfectionnement ce dispositif doit favoriser les échanges au sein des équipes pédagogiques et surtout déboucher sur la mise en place effective et coordonnées d’améliorations.
Le retour des étudiants aide chaque enseignant à ajuster son approche et à adopter des stratégies pédagogiques plus efficaces pour mieux atteindre les objectifs d’apprentissage de son enseignement. L’enseignant est aussi incité à mieux définir et faire connaître les acquis d’apprentissage visés.
Au-delà de cet enjeu d’amélioration continue, il faut souligner l’importance de l’implication des étudiants dans ce process qui leur donne un rôle actif vis à vis de leur formation. En effet, ils se sentent davantage investis lorsqu’ils ont l'opportunité de réfléchir et de formuler des critiques et des suggestions sur les contenus de leurs enseignements… à condition toutefois qu’ils sachent que les avis qu’ils ont pris la peine d’exprimer sont pris en compte.
Comment l’université de Bordeaux peut-elle continuer de progresser en la matière ?
L’enquête interne menée au printemps dernier montre que la grande majorité des formations se sont saisies du processus même si l’exercice n’est pas facile. Ainsi, 31% des responsables de mentions exprime le besoin d’un accompagnement.
Pour assurer un impact dans la durée et maximiser les bénéfices du processus, il est souhaitable de mettre en place un cadre à l’échelle de chaque mention. Ce cadre doit faciliter la mise en œuvre effective et régulière de l’évaluation, favoriser l’appropriation collective des résultats et faire savoir aux étudiants les évolutions apportées en réponse à leurs remarques.
La volonté de l’université de Bordeaux de rendre les étudiants acteurs de leur formation trouve ici tout son sens avec un dispositif qui constitue un cercle vertueux au service des enseignants et des étudiants.
C’est une chance d’avoir la possibilité d’évaluer nos enseignements. En tant qu’étudiants, nous sommes les mieux placés pour suggérer des changements et des améliorations. Grâce à ces questionnaires, (1 par période et par matière) nous réfléchissons et proposons des solutions. Bien que les résultats profitent à la promo d’après, c’est très satisfaisant de se sentir écoutés et compris. Par exemple, nous avons demandé et obtenu l’évolution du contenu d’un enseignement de méthodologie dont bénéficient aujourd’hui les étudiants de L1 et nous avons suggéré de faire des groupes de niveau en cours d’anglais plutôt qu’un cours magistral pour 40 étudiants ayant des niveaux différents, ce qui a été également mis en place. L’équipe pédagogique du CPES été très réceptive et réactive.