Quels sont les contours de ce projet pédagogique ?
Caroline Rouger : InterPhyChal est constitué de deux volets principaux : " le développement d’un travail dirigé (TD) interactif et la création d’un escape game dans les pharmacies expérimentales de nos universités respectives. Le TD consiste à faire interagir les étudiants de Bordeaux et de Limoges à l’occasion d’un enseignement de deux heures, en synchrone, au cours duquel nous proposons différents exercices qui alternent coopération et compétition. "
Marion Millot : " en parallèle de ce TD, et en collaboration avec une équipe d’enseignants, d’étudiants et une société spécialisée, nous avons construit les contenus pédagogiques et finalisé un espace game de 60 minutes. A travers cette proposition, nous souhaitons que les étudiants comme les enseignants se réapproprient ces lieux que sont les pharmacies expérimentales. Il s’agit de véritables outils pédagogiques immersifs qui sont malheureusement sous-utilisés. "
Randal Mifdal, étudiante en master 1 Biologie et Santé à l'université de Limoges, a participé activement à la conception de l’escape game dans le cadre de son stage : " J'ai participé à la rédaction du scénario, au choix des énigmes et à la définition des objectifs pédagogiques. Etant donné que le projet est réalisé en collaboration entre l’université de Limoges et l'université de Bordeaux, l’objectif était de réaliser un jeu commun aux deux établissements et j'ai trouvé intéressant d'avoir à s'adapter aux besoins des deux universités. "
Comment avez-vous travaillé ensemble pour produire ces contenus ?
Caroline Rouger : " nous avons beaucoup travaillé à distance, surtout la première année, pour lister nos objectifs pédagogiques. Ensuite, nous nous sommes réparties le travail : j’étais plutôt en charge de la partie TD interactif et Marion de l’espace game. Nous avons aussi pu compter sur l’implication d’étudiants qui nous ont aidé dans la construction des contenus. A chaque étape importante, nous avons partagé nos avancées et avons vérifié l’ensemble des productions. "
Marion Millot : " cette méthode de travail a vraiment bien fonctionné. Au-delà de ça, nous avons trouvé très enrichissant sur le plan personnel et professionnel de pouvoir partager nos idées, de comparer nos enseignements et nos méthodes de travail, de proposer différentes approches à nos étudiants. Si les contenus pédagogiques que nous proposons sont identifiés comme « innovants », je pense que la spécificité de notre projet réside surtout dans la confrontation, l’échange et la communication entre étudiants et enseignants sur deux sites distants. "
Randal Mifdal : " j'ai trouvé enrichissant de travailler avec une équipe pluridisciplinaire. Cela permet de développer différentes facettes du projet et de le faire évoluer sous différentes perspectives. Puis, personnellement, cela nous oblige à faire preuve d'adaptabilité afin de comprendre le point de vue de chacun et de collaborer efficacement. "
Quels ont été les premiers retours de vos étudiants et collègues ?
Marion Millot : " les retours des étudiants, qu’il s’agisse du TD ou de l’escape game, ont été très positifs. Les échanges facilités pendant le TD et l’aspect ludique du jeu sont de réels leviers de motivation. Quant à nos pairs, nous avons d’ores et déjà des collègues intéressés pour intégrer ces contenus dans leurs enseignements. Dès la phase de construction du projet, nous avions dans l’idée de rendre possible l’adaptation des contenus et leur ouverture vers d’autres disciplines. "
Quelles sont les prochaines étapes ?
Caroline Rouger : " le projet a démarré en décembre 2020 et nous avons déjà pu tester l’espace game et le TD interactif auprès de plusieurs groupes d’étudiants. Il s’agit désormais de les intégrer au mieux dans nos contenus de cours et de les présenter à nos collègues pour qu’ils s’approprient ces supports. Il reste encore quelques ajustements à faire et des évolutions sont d’ores et déjà prévues pour l’année prochaine. "
Marion Millot : " nous allons également entrer dans une phase d’évaluation de l’escape game. Nous allons proposer des critères d’évaluation et des indicateurs qui nous permettront d’analyser le jeu, son apport en compétences et en connaissances. "
Caroline Rouger et Marion Millot
Caroline Rouger est maitre de conférences en pharmacognosie et enseigne également la phytothérapie et l’aromathérapie à l’UFR des Sciences Pharmaceutiques de l’université de Bordeaux.
Marion Millot est maitre de conférences à la faculté de Pharmacie de Limoges, responsable des enseignements de pharmacognosie, phytothérapie et responsable du DIU de Conseil en Phytothérapie et Aromathérapie.