Amélie Gogos-Gintrand a adoré être étudiante en droit. Tant et si bien qu’elle n’a jamais quitté l’université. Recrutée maîtresse de conférence à l’université de Bordeaux en 2011 après ses études à Paris, elle enseigne le droit des personnes et de la famille en licence 1, master 1 et 2.
« J’aime l’enseignement, la recherche et les interactions entre les deux, j’aime aussi les échanges avec les étudiants qui interrogent nos enseignements et posent les questions de l’innovation pédagogique » déclare-t-elle.
Justement, depuis quelques années, le principe du cours magistral classique ne lui convenait plus , en particulier pour les étudiants de première année, un public plus vulnérable. « Les pratiques ont évolué. Ils ont tous des ordinateurs mais la prise de notes reste fastidieuse. J’ai choisi d’inverser le process. Je mets le support de cours en ligne en amont et pendant le cours, j’explique, je développe, je questionne ; cela permet une meilleure compréhension » précise l’enseignante.
L'appel à candidatures "Renforcement de l'alignement pédagogique" est ouvert jusqu'au 17 décembre 2023.
Forte de cette expérience, elle souhaite aller plus loin dans le changement de sa pratique. Pour ce faire, elle candidate à l’appel à projets « soutien au renforcement de l’alignement pédagogique » proposé à tous les enseignants dans le cadre du programme NewDEAL.
« J’avais entendu parlé du concept d’alignement pédagogique. Mais faire bouger les choses seule, c’est difficile, c’est pourquoi l’accompagnement proposé dans ce cadre a été très utile » affirme Amélie Gogos-Gintrand.
Avec l’aide de Blandine Masselin ingénieure pédagogique au sein de la Mission d’appui à la pédagogie et à l’innovation (MAPI), Amélie Gogos-Gintrand a commencé par travailler sur les objectifs d’apprentissage . « Cette première étape distingue une partie macro qui aborde les questions de méthodologie ; l’autre, plus micro décrit les attendus visés pour chaque partie du cours. Le but étant de tout communiquer aux étudiants » raconte –elle.
L’autre enjeu était de mettre en place des grilles critériées d’évaluation. Une méthodologie qui permet une évaluation qualitative construite à partir de critères et d’indicateurs précis pour chaque exercice. « Ces grilles sont transmises aux chargés de TD qui corrigent et aux étudiants. Ainsi chacun sait exactement où il en est. Et ceux dont les copies ne sont pas relevées peuvent s’auto évaluer. L’objectif est la transparence pour tous » précise Amélie Gogos-Gintrand.
« Ce fonctionnement est vertueux à tous les niveaux. Les étudiants savent exactement ce que l’on attend d’eux. Il n’y a ni piège, ni surprise. C’est rassurant pour eux et cela leur permet d’identifier leur marge de progression. Transparence également pour les équipes pédagogiques. Les modalités d’évaluation sont claires pour tous » poursuit-elle.
Un accompagnement enrichissant et un résultat très satisfaisant
L’accompagnement commence par une journée de formation à l’alignement pédagogique et s’étale sur une année universitaire au cours de laquelle une journée de restitution commune permet à chacun de partager son expérience. Une aide précieuse. « Ce changement de pratique représente du temps et du travail. Cela force à se poser beaucoup de questions mais c’est stimulant et enthousiasmant. J’ai le sentiment d’avoir initié des choses qui marchent » se félicite Amélie Gogos-Gintrand.
« Le bilan à un an est très positif. J’ai même l’impression que les étudiants viennent plus en cours et les résultats aux examens derniers ont été meilleurs. Cela donne vraiment envie de poursuivre » conclut –elle.
Qu’est-ce que l’alignement pédagogique ?
Le principe de l’alignement pédagogique consiste à améliorer la cohérence entre les acquisitions visées par un enseignement, les modalités pédagogiques mises en œuvre pour aider les étudiants à les maitriser et les activités d’évaluation utilisées pour apprécier ces acquisitions. Il s’agit également d’expliciter ce qui est attendu en termes d’acquis d’apprentissage et les critères utilisés pour évaluer le niveau atteint.